Le gigantesque chantier de maintenance des deux réacteurs en fonctionnement à Flamanville va bien commencer en 2017 mais il pourrait se prolonger plus longtemps que prévu initialement. Certains grands équipements à changer ne seront pas prêts avant 2019. Les très lourdes opérations programmées sur les deux réacteurs de Flamanville vont être retardées. Laurent GOUHIER. La presse de la Manche 14 12 2014
Décidément la filière nucléaire peine à respecter les plannings annoncés. Le « grand carénage» des deux réacteurs en fonctionnement à Flamanville c’est-à-dire un énorme chantier de maintenance et de changement de pièces majeures (par exemple les générateurs de vapeur), était annoncé pour 2017 et 2018. L’enjeu est important puisque ces investissements massifs prévus progressivement sur toutes les centrales nucléaires françaises doivent notamment faciliter le prolongement de la durée de vie de ces centrales.
« La montée en puissance pour ce grand carénage commencera vraiment en 2015 » avait annoncé Alain Morvan, qui était alors directeur de la Centrale de Flamanville, il y a un an et demi. Le patron d’EDF Flamanville était intervenu devant des chefs d’entreprise locaux pour mobiliser tout ce tissu économique autour d’un chantier considéré par beaucoup de patrons comme « un gisement d’emplois extraordinaire»: Selon les évaluations ce grand carénage devrait durer six mois sur chacun des deux réacteurs et représenter deux fois 1.4 million d’heures de travail. Bref des centaines et des centaines d’emplois.
EPR : une soudure pose problème
Le principe de cette grande opération de maintenance n’est pas remis en cause. La direction d’EDF s’accroche même à la date de 2017. Ce sera bien le démarrage du grand carénage cette opération comprenant en fait trois phases : les visites décennales, les investissements liés au retour d’expérience post-Fukushima et la rénovation ou le changement de gros composants expliquait hier la direction de la centrale.
N’empêche, le matin même, devant les élus locaux réunis par le sous-préfet de Cherbourg, EDF a bien avoué que le calendrier va glisser par rapport aux prévisions initiales. Nous sommes confrontés à la même problématique que sur l’EPR : les retards concernant la construction de gros composants a expliqué la direction. Les générateurs de vapeur, au cœur du dispositif d’une centrale pourraient ne pas être prêts avant 2019..
Les deux grandes visites décennales de 2017 et 2018 devraient être reportées d’un an.
Cela dit comme le chantier voisin de l’EPR a aussi pris une nouvelle année de retard l’entreprise parle maintenant d’un démarrage en 201 7, ce report facilitera peut-être le transfert d’électromécaniciens de l’EPR vers les deux réacteurs en maintenance. En ce qui concerne l’ EPR, l’installation des générateurs de vapeur est interrompue depuis un mois suite à un défaut constaté sur une soudure du circuit primaire. Le processus de réparation a été défini mais nous attendons l’accord de l’Autorité de sûreté nucléaire », a indiqué hier Antoine Ménager, patron du chantier. En attendant, les trois autres générateurs de vapeur n’ont pas pu être installés. Revenant sur le nouveau report d’un an pour un chantier qui durera donc au moins dix ans au lieu des cinq ans prévus, Antoine Ménager a néanmoins maintenu que « les fondamentaux de ce chantiers, la sécurité et la qualité, sont bons ». Quant aux surcoûts liés à ce nouveau retard, l’évaluation est en cours ». Laurent GOUHIER
Voir aussi:
http://leblogdejeudi.fr/epr-flamanville-cest-scoumoune-batiment-reacteur/
L’arrivée d’un générateur de vapeur pour l’EPR.
Tous les générateurs de vapeur des deux réacteurs de 1300 MW doivent être changés dans le cadre du Grand Rafistolage.