Le monde est sur une « trajectoire à haut réchauffement, à haut coûts, et à haut risque », à hauteur de + 3,5 °C par rapport à l’époque pré-industrielle, affirme une étude présentée mardi 6 décembre à Durban (Afrique du Sud), en marge de laconférence de l’ONU sur le climat.
La communauté internationale a adopté en 2010 l’objectif d’un réchauffement de 2°C maximum. AFP/OLIVIER MORIN
Ce chiffre, établi par deux sociétés de conseil spécialisées sur le carbone,Climate Analytics and Ecofys, prend en compte les promesses actuelles de réduction de gaz à effet de serre des Etats, largement insuffisantes car l’objectif adopté par la communauté internationale en 2010 est de 2 °C maximum.
Au rythme où augmentent les émissions de ces gaz, les gouvernements n’ont guère que quatre ans pour inverser la tendance et éviter ensuite des dépenses massives pour atteindre l’objectif de 2 °C, selon ce rapport.
JUSQU’À 2020 AVANT UNE TRANSITION TRÈS COÛTEUSE
L’objectif de contenir le réchauffement à 2 °C par rapport à l’époque pré-industrielle a été lancé à Copenhague fin 2009 et a officiellement été entériné par la communauté internationale l’an passé à Cancun, au Mexique. Il constitue le niveau de réchauffement qui permettrait de limiter des conséquences trop sévères du changement climatique.
Depuis l’époque pré-industrielle, la température a déjà augmenté de 0,8 °C. Pouratteindre cet objectif de 2 °C, une majorité des pays ont publié des promesses volontaires de réduction de gaz à effet de serre. Selon le rapport, ces promesses mèneraient à des émissions globales de 55 milliards de tonnes de ces gaz en 2020. Soit 11 milliards de tonnes au-dessus des 44 milliards qui permettraient demettre le monde sur une trajectoire de 2 °C de réchauffement.
En conséquence, les coûts en efficacité énergétique et de la transition vers une énergie moins carbonée risquent d’augmenter fortement après 2020 pour rattraper le temps perdu et tenter de redresser la barre, soulignent les auteurs. Ces chiffres vont dans le même sens que ceux publiés en novembre par l’Agence internationale de l’énergie et le Programme des Nations unies pour l’environnement.