Depuis 2008, la mise en œuvre par Paris du « paquet énergie-climat » n’est pas pilotée, mal évaluée et trop axée sur les énergies renouvelables. Depuis cinq ans, la France conduit sa politique de lutte contre le changement climatique à l’aveuglette : c’est le jugement sévère que porte la Cour des comptes sur la mise en œuvre par Paris du « paquet énergie-climat » adoptée par l’Europe en 2008. Le Monde 16.01.2014 Par Laurence Caramel
Dans son rapport remis, jeudi 16 janvier, à l’Assemblée nationale – par qui les magistrats avaient été saisis en novembre 2012 –, la Cour critique le manque de lisibilité de l’action publique tant dans les dépenses engagées que dans la mesure des résultats obtenus, que la faiblesse des outils de modélisation qui ont conduit la France à dessiner sa stratégie.
Cette dernière privilégie le développement des énergies renouvelables plutôt que la recherche des économies d’énergie dans les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre. En particulier le transport et l’agriculture. « Dans une économie peu carbonée, la principale source de réduction des émissions se trouve dans les économies d’énergie », estime le rapport en rappelant la spécificité nucléaire française.
Ce rapport est particulièrement percutant même si on peut observer que ces dernières années et sous la pression du lobby nucléaire, la France a abandonné la filière photovoltaïque et affaibli les filière éolienne.