Les physiciens dans le mouvement antinucléaire : entre science, expertise et politique

Cet article analyse la mobilisation d’une partie du milieu physicien contre le programme électronucléaire français lancé en mars 1974. Sezin Topçu Cahiers d’histoire 2007.

Centrant l’enquête sur l’Appel des 400, la pétition de masse des scientifiques opposés au programme nucléaire et sur le Groupement des Scientifiques pour l’Information sur l’Énergie Nucléaire (GSIEN), groupement créé par des physiciens à l’origine de cette mobilisation, il analyse les conditions de l’émergence de la critique du nucléaire civil à l’intérieur du monde de la physique. Il rend compte des apports ainsi que des limites de la critique scientifique dans l’orientation des décisions techno-politiques. L’auteur soutient que la mobilisation puis la démobilisation rapide du milieu physicien est due, entre autres, à la difficulté à laquelle ce milieu est confronté dans l’articulation de l’activité scientifique et de l’action politique. Cette contribution propose aussi de revisiter la notion de « légitimité », perçue en général comme une catégorie chère à la science, dans un contexte où une division forte entre science et expertise s’impose.

http://chrhc.revues.org/214

 

2 Commentaires

  1. Livre que je viens de lire (après avoir repéré les articles de l’auteur sur le web)
    Notice sur le site de l’éditeur :
    Sezin Topçu, La France nucléaire. L’art de gouverner une technologie contestée, Le Seuil, Sciences humaines (H.C.) Date de parution 12/09/2013, 352 pages – 21.00 € TTC

    Qu’avons-nous appris de Tchernobyl, puis de Fukushima ? Pourquoi est-il toujours tabou d’évoquer l’option d’une sortie du nucléaire en France, alors que nous ne sommes pas à l’abri ? pas plus que les Japonais ? d’un accident majeur ? Quel est donc l’art de faire vivre l’énergie nucléaire, cette fierté nationale, cette exception française ? Comment les Français, très sceptiques vis-à-vis de l’atome dans les années 1970, sont-ils parvenus à l’« aimer » ou, en tout cas, à l’accepter ? Qu’est devenu, au cours du temps, le mouvement antinucléaire d’il y a quarante ans, alors un des plus forts d’Europe ? Quel rôle l’État et les organismes nucléaires ont joué dans ces transformations ? De quelle façon la prise en charge institutionnelle des critiques a-t-elle orienté les conditions de citoyenneté à l’âge atomique ?

    Cet ouvrage analyse le succès de la nucléarisation de la France en dépit de fortes résistances citoyennes. Il décrypte les stratégies gouvernementales destinées à réprimer, contourner, devancer, coopter, canaliser, dépolitiser, absorber les critiques. De la dénonciation de l’« électrofascisme » au sabotage récent des débats « bidons », en passant par le « mensonge » de Tchernobyl, il met en évidence quarante ans de rapports de force entre l’atome et ses détracteurs, en considérant non seulement les moments forts du mouvement antinucléaire mais aussi la trajectoire, le repli et le renouveau des contestations.

    Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS. Elle est membre du Centre d’études des mouvements sociaux ? Institut Marcel-Mauss ? EHESS.

    • karine sur 26 mai 2015 à 10 h 59 min
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