Le débat nucléaire "en crise" dans le Cotentin

Flamanville: les associations antinucléaires écartées Quatre associations, dont Greenpeace et France nature environnement (FNE), ont dénoncé mercredi une volonté « de reprise en main » par le « lobby nucléaire » du débat sur les sites nucléaires qui a lieu régulièrement au sein de commissions locales d’informations (CLI) dans la Manche. 6 nov 2013 AFP  ; La Manche Libre

Les responsables des associations antinucléaires réagissent au coup de force des nucléocrates du Cotentin.

La Manche est le département le plus nucléaire de France.

Goutte d’eau qui a fait déborder le vase selon elles: le représentant de l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (ACRO) a été remplacé au sein de la CLI de la centrale nucléaire de Flamanville par le président de l’Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN), par ailleurs ancien directeur adjoint de l’usine Areva de Beaumont-Hague (Manche).

Créées en 1981, ces CLI rassemblent élus locaux, scientifiques et associations. Elles se réunissent une fois par trimestre. EDF et Areva y répondent aux questions en tant qu’invités.

« La volonté est d’écarter la seule personne critique » au sein du bureau de la CLI, a déclaré David Boilley, président de l’ACRO à Cherbourg, lors d’une conférence de presse commune avec Greenpeace, FNE, et l’ancien eurodéputé vert Didier Anger, comme président du Crilan (comité de lutte antinucléaire), tous menaçant de boycotter les CLI.

Interrogé dans la foulée par un correspondant de l’AFP, le Conseil général, qui pilote de droit les CLI, a annoncé l’annulation de l’élection du représentant de l’AEPN en raison de problèmes « d’émargement ». Un nouveau vote est prévu en mars.

Depuis la création des CLI, l’une de ces quatre associations a toujours eu un représentant au sein du bureau des CLI du Cotentin, selon Greenpeace.

La Manche compte trois CLI: pour Flamanville, où un réacteur EPR est en construction, pour l’usine de la Hague, site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe, et pour le Centre de stockage Manche, le plus ancien de France, soupçonné de fuir.

« Ces CLI faisaient un travail exemplaire, préparant un livre blanc afin de répondre dans le Cotentin aux questions posées par Fukushima. Mais certains ont pris conscience que c’était mettre le doigt dans la possibilité de remettre en cause des certitudes habituelles sur le nucléaire et cela a abouti à une crise très très forte » entre des scientifiques pronucléaires de la CLI et les associations antinucléaires, a déclaré à l’AFP Yannick Rousselet, responsable des questions nucléaires de Greenpeace France.

Manche, La Hague, Flamanville: comment vivre avec le nucléaire ? En silence

Flamanville: les associations antinucléaires écartées
Flamanville: les associations antinucléaires écartées

Les associations antinucléaires du Cotentin claquent la portes des commissions locales d’information du Cotentin à la suite d’un vote qui leur est défavorable.

Depuis le vote du 17 octobre dernier des 10 membres du bureau de la Commission locale d’information (CLI) de la centrale nucléaire de Flamanville, les représentants des associations antinucléaires des trois CLI du Cotentin (celle de Flamanville, celle d’Areva La Hague et celle du centre de stockage de l’Andra) ont décidé de ne plus y siéger.

A l’origine de leur mécontentement : le vote des membres du bureau.IL aurait été entaché, selon eux, « d’irrégularités flagrantes ». D’une seule et même voix, les représentants de l’Acro, du Crepan, du Crilan et de Greenpeace s’insurgent contre le fait qu’un autre candidat que le leur a été présenté pour représenter le collège des associations et, a finalement été élu.

« D’habitude, il est convenu que ce représentant est issu d’une de nos associations. Or, cette fois, un autre candidat proche des milieux nucléaires a été présenté à la dernière minute et a été élu » expliquent les antinucléaires qui pointent également du doigt un« vote effectué sans émargement ». Et d’ajouter : « Cela porte atteinte à la crédibilité et à l’utilité de la CLI qui ne raisonne plus désormais que d’une seule et même voix. »

Selon les antinucléaires, le résultat de ce vote est « clairement une volonté de [les] écarter des CLI ». Yannick Rousselet de Greenpeace y voit un « retour de bâton » à la suite des critiques des associations concernant les mesures radioactives à l’Andra et les conclusions du groupe de travail post-Fukushima.

Les quatre associations ont écrit au président du Conseil général et attendent maintenant l’organisation d’un nouveau vote. Ils ne siègeront pas à la prochaine CLI qui se tiendra le 19 novembre.

Publié par L.L le 06/11/2013 à 16h08

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