Le gendarme du nucléaire a mis jeudi en demeure l’usine Areva de Beaumont-Hague (Manche) de prendre des mesures contre le risque de fuite d’un silo de déchets nucléaires prévu pour un entreposage à sec mais qui a dû être rempli d’eau en 1981 face à un incendie, a annoncé jeudi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). (c) Afp Sciences et avenir, 11-04-2013
« En cas de rupture de son unique barrière de confinement, le silo présente un risque de contamination de l’environnement par des matières radioactives », précise l’ASN dans un communiqué diffusé sur son site internet.
« Une fuite aurait des conséquences importantes », et serait « inacceptable », écrit l’ASN dans sa décision officielle qui date du 26 mars.
518 tonnes de déchets, principalement composés de magnésium, de graphite, d’aluminium et d’uranium, ont été entreposés dans le silo 130 de La Hague entre 1973 et 1981, précise le gendarme du nucléaire dans son communiqué.
« Certains de ces déchets sont pyrophoriques, c’est-à-dire qu’ils ont la propriété de s’enflammer spontanément à température ambiante au contact de l’oxygène », ajoute-t-il.
L’ASN met donc en demeure Areva de « présenter » d’ici deux mois à compter de la notification de la décision « les moyens mis en place pour surveiller toute fuite d’eau en provenance du silo » (…) et ceux qu’Areva « envisage de mettre en place pour pallier ou atténuer » les conséquences d’une fuite.
Le gendarme du nucléaire l’a déjà demandé en décembre 2010 mais Areva n’a pas donné de réponse satisfaisante depuis.
Dans un communiqué Areva a assuré jeudi que « dans un courrier daté d’octobre 2012, l’ASN a considéré que les mesures » prises par Areva en 2010 et 2012 « amélioraient la sûreté du silo 130 ». Et elle a promis de répondre dans les temps.
C’est la quatrième fois en un an que l’usine de Beaumont-Hague, site qui concentre le plus de matière radioactive en Europe, est mise en demeure par l’ASN.
En savoir plus avec Wikipedia:
En janvier 1981, un incendie est déclenché par des déchets radioactifs (des boues bitumées issues du retraitement) dans un silo de stockage non confiné. À la radio on assurait que rien ne s’était échappé en dehors des clôtures, qu’il n’y avait pas de vent6. Cet incident grave est classé au niveau 3 de l’échelle internationale des évènements nucléaires(INES)7. À cette occasion, les services de la Cogéma et les militants écologistes de Greenpeace se livrent à une guerre de communication4.