Flamanville: maintenir les compétences humaines pour prévenir la catastrophe
Au sein des 58 réacteurs nucléaires qui nous ont été imposés, ces femmes et ces hommes, avec les trop nombreux sous-traitants, sont les garants de la sécurité du peuple français et de plusieurs millions d’européens. Une charge lourde de responsabilités et un enjeu qui ne peuvent souffrir la moindre défaillance. Reporterre 21 01 2013
A cause des départs en retraite, sur la centrale de Flamanville par exemple, en 2015, 50 % des effectifs auront été renouvelés. On peut craindre une perte substantielle de mémoire du lieu et de tous ces détails qui en assurent le bon fonctionnement et la sécurité au quotidien. Voir ici
Cherbourg : l’Afpa forme les ouvriers du nucléaire
EDF et Afpa ont ouvert un atelier équipé des vannes, pompes, tuyauteries identiques à celles de Flamanville.
Dans le vocabulaire d’EDF, cela s’appelle des maquettes. Mais ce ne sont pas des joujoux pour enfants qui sont disséminés dans le vaste atelier des anciens apprentis de la Marine, à Équeurdreville. Ces robinets, vannes, motopompes, tuyauteries, sont identiques dans leur maniement à ceux des centrales nucléaires. Ces objets ont été créés pour former les personnels de la centrale de Flamanville. Un choix fait avant que la production du réacteur 2 soit arrêtée pour un problème de vanne mal fermée, incident qui a prouvé la justesse de ce projet.Ces formations sont d’autant plus nécessaires qu’EDF, comme beaucoup d’entreprises, est confrontée à des départs en retraite importants.
« Nous sommes en période de fort renouvellement, indique Alain Morvan, directeur de la centrale.
En 2015, 50 % des effectifs auront été renouvelés. » La formation se fait à l’Afpa, mais ce sont des techniciens de Flamanville qui l’assurent, avec toute la compétence et l’expertise accumulée par des années de travail en site nucléaire.
« Nous avons aussi l’intention de professionnaliser nos intervenants extérieurs », précise André Palu, directeur de Flamanville 3 (l’EPR). L’objectif étant d’arriver à
« une absence de non-qualité de maintenance » (les retards dans les arrêts de tranche nucléaires sont très coûteux pour EDF).
Cette formation permettra aussi de préparer un rendez-vous majeur pour Flamanville, celui de la révision décennale des deux réacteurs, qui se fera en 2017 et 2018. « Il y a nécessité d’avoir des compétences de qualité pour ce grand carénage », complète Alain Morvan, en rappelant qu’EDF veut obtenir l’autorisation de prolonger l’activité de ses centrales actuelles. Cherbourg Ouest-France